Né
à Casablanca au Maroc, je n'y reste pas très longtemps car
à l'âge de quatre ans je m'envole vers la France avec mes
parents qui décident de s'installer à Grenoble.
Ma jeunesse se passe tranquillement à parcourir de long en
large, à pied ou à ski les massifs environnants avec une préférence
pour le Vercors et les Écrins.
Les hasards de la vie (une charmante rencontre) me font vivre
cinq ans à Chamonix où je développe ma pratique de l'alpinisme.
De 1993 à 1995 je passe mon diplôme de guide de haute montagne
et depuis je travaille au sein de Montagne de la Terre (CAF).
Mais
mon activité extra-professionnelle ne faiblit pas et ma vie
est ponctuée d'hivernales, souvent sur plusieurs jours ( couloir
Nord des Drus, éperon Croz aux Grandes Jorasses, première
hivernale de la face Nord-Ouest du Sirac), ainsi que d'expéditions.
La
première au printemps 1994 en Alaska, a pour objectif une
très longue arête, Reality Ridge, qui conduit au sommet du
Mac Kinley (6194 m). Cette arête se développe sur près de
20 km avec un dénivelé de 5000 m. Nous en fîmes la première
ascension en technique alpine huit jours durant!
Pour cette entreprise, nous sommes restés avec Pascal Dauger
et Didier Minelli vingt six jours en autonomie complète au
coeur de la chaîne alaskienne. Une aventure humaine très riche.
L'automne suivant,
je me trouve au Népal, cette fois dans le cadre d'une expédition
professionnelle au Baruntsé, sommet de 7220 m.
L'année 1996 me ramène une nouvelle fois au Népal, pour tenter
un sommet de 7352 m théoriquement vierge, le Pasang Lhammu
Peak. Nous l'atteindrons avec Rémi Thivel juste après une
équipe japonaise. Cette seconde expérience me conforte dans
le manque d'intérêt que j'ai pour la très haute altitude et,
je m'oriente dorénavant vers des sommets techniques de moins
de 7000 m.
Ce fut chose faite deux ans plus tard en Inde, toujours avec
Rémi, dans le massif du Garwal, au Bhagirathi III. Nous avons
tracé une nouvelle voie en cinq jours et en technique alpine,
700 m de granit soit 21 longueurs précédées de 800 m de couloirs
de neige raide et suivies de 400 m de mixte pour atteindre
le sommet. Cette fois c'était certain, ce style d'ascension
nous avait conquis.
Entre temps, je réalise aussi des voyages professionnels:
Au Pérou en 1997 avec un groupe de jeunes de 17 à 22 ans:
en 3 semaines nous avons gravi 4 sommets de plus de 5000 m
et le Tocclaraju 6080 m. En Californie en 1998 pour grimper
sur le granit du Yosemite toujours avec des jeunes férus d'escalade.
Je prolongerai d'ailleurs ce voyage par un séjour de deux
mois dans le grand sud-ouest américain entre les grands parcs
et les Big Walls du Yosemite.
Mais
j'aime aussi parcourir le monde avec des amis et souvent avec
ma compagne, toujours dans le but de découvrir de nouvelles
montagnes ou de nouvelles falaises. Ces voyages m'ont conduit:
En Jordanie en 1995 pour grimper sur les magnifiques tours
de grès du Wadi Rum au coeur du désert.
En Nouvelle Zélande en janvier 1997, où je rejoins mes compagnons
anglais rencontrés en Jordanie. Ce voyage m'a permis de découvrir
l'hémisphère sud et de faire l'ascension, entre autres, du
Mont Cook par l'arête est.
En Iran en mai 2000 avec Pascal Dauger et Rémi Thivel. Un
voyage inoubliable avec l'ouverture de deux itinéraires au
Bisotun et surtout des contacts exceptionnels avec les Iraniens
pour qui chaque étranger est une bouffée d'oxygène.
Mais
cette activité extra-européenne ne m'empêche pas de parcourir
les Alpes en tout sens.
En 1996 nous décidons avec mon amie de quitter Chamonix et
de déménager vers le soleil et la lumière, c'est-à-dire les
Hautes Alpes. Cela va provoquer chez moi un regain d'activité
et j'élargirai par la même occasion ma panoplie de style avec
des ascensions solitaires en hiver (face Nord des Droites,
éperon Nord-Ouest du pic du Coup de Sabre) et des ouvertures
de nouvelles voies difficiles (faces Nord-Ouest du Pic sans
Nom, de l'Ailefroide Occidentale et du Dôme des Écrins) parfois
même en solitaire. Et cela sans pour autant délaisser les
grands itinéraires historiques, comme la Directissime Américaine
aux Drus ou l'Intégrale de Peuterey au Mont Blanc.
Fort
de mon expérience, je décide en février 1998 de tenter la
voie des Dalles à l'Ailefroide Occidentale. Ouverte en 3 jours
de juillet 1975, elle n'avait jamais été répétée; j'en fais
la première solitaire hivernale du 18 au 20 février 1998.
Quand la haute montagne n'est pas fréquentable, je me replie
sur d'autres activités.
De l'escalade libre, la plupart du temps en haute falaise
(Presles, Verdon, Cerces).
De l'escalade artificielle dans les grandes voies de Presles
ou de la Paroi Rouge du Verdon. A cette occasion, il n'est
pas rare d'y passer plusieurs jours en dormant sur un portaledge
(tente de paroi).
De nombreuses sorties en ski de randonnée (en hiver et au
printemps), ce qui me permet de garder l'entraînement foncier
(endurance).
De la cascade de glace: le Briançonnais est réellement la
"Mecque" de l'escalade glaciaire et on y trouve des lignes
de tous niveaux mais aussi une concentration d'ascensions
de très haute difficulté dans la vallée de Fressinières sur
la paroi de Gramusat.
Voilà
donc un résumé de mon activité extra-professionnelle. Mais
ma vie est aussi baignée par mon métier de guide de haute
montagne, qui me procure au fil des années un enrichissement
personnel que je ne soupçonnais pas.
Ce sera avec plaisir
que je vous emmènerai découvrir ce massif qui me tient tant
à coeur dans quelque activité que ce soit.
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