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Comme
le ski de fond a changé ! À l'origine sur
des lattes fabriquées dans des douves de tonneau,
il permettait d'aller chercher le médecin ou de
se rendre à l'école. Aujourd'hui, ces lattes
pèsent 450g et autorisent toutes les glisses, de
la grande vitesse à la simple balade dans une poudreuse
craquante sous un ciel azur.
Mutation sans reniement : le ski nordique reste actuellement
le moyen le plus évident de découvrir une
montagne authentique, une montagne anti-ville où
la nature est promesse d'évasion, d'insolite, de
rêve et de découverte. Où les hommes
conservent les mêmes valeurs d'hospitalité,
d'accueil et de chaleur humaine. Une montagne préservée
mais qui ménage sa diversité. Car des ballons
ronds des Vosges aux sites perchés des Pyrénées,
des harmonieuses combes du Jura aux grands espaces infinis
du Massif central, sous le ski, chaque vallée en
vient à être différente. Dès
lors, il n'y a pas un mais plusieurs skis de fond. |
À chacun de découvrir sa montagne ! Libéré
des remontées mécaniques et des mouvements de
foule qu'elles génèrent trop souvent, le skieur
de fond a toute latitude, partout et toujours, de choisir
son territoire : une terre, des hommes et des paysages majestueux,
ou un grand paradis blanc lorsqu'il préfère
communiquer en solo avec une nature purifiée, sublimée
par son manteau de poudreuse. Au creux d'une combe ou le long
d'une crête panoramique, dans l'intimité d'une
clairière assoupie ou l'immensité d'un plateau
désertique, cette glisse-là offre au centuple
les sensations que l'on peut tirer d'une pratique ordinaire
du ski de descente. Rien que de très normal après
tout.
Plus physique, plus exigeant, plus patient que le ski alpin,
le fond a d'abord et avant tout les qualités de la
marche : une respiration, un regard, un rythme qui lui sont
propres. En plus d'un contact authentique avec son environnement
naturel et humain.
Un
outil de développement rural :
Pourquoi l'activité ski de fond a-t-elle besoin d'une organisation
spécifique ? Elle n'est pas structurée sur un schéma commercial
comme l'alpin pour les raisons suivantes :
- Culturelles
: avant 1968 le ski de fond n'était pratiqué que par les
fonctionnaires. Il ne fallait pas d'outils spécifiques pour
préparer les pistes, donc ce n'était pas cher de créer des
pistes et personne ne payait. La pratique était confidentielle.
- Sociétales
: la vague post-soixante huitarde s'est caractérisée par
un retour à la nature, un besoin de grands espaces et le
début des années a 70 marqué le développement du ski de
fond touristique. Les exigences des professionnels et de
leurs clients ont amené à créer et entretenir des pistes.
-
Economiques : mais les recettes générées par la perception
de la redevance (la vente des " forfaits ") ne dégagent
pas suffisamment de recettes. Les frais engagés pour le
traçage sont élevés. Aucune structure privée ne prendra
le marché en main car les problèmes sont multiples : coût
du damage, étendue des domaines, absence de maîtrise du
foncier, problèmes de sécurité, développement dans des zones
où le tourisme n'existe pas sous d'autres formes, donc pas
de lits touristiques. L'ensemble de ces raisons à conduit
les collectivités locales à structurer et gérer l'organisation
du développement du ski de fond.
Un mode d'organisation national :
Le cadre législatif est la loi montagne qui autorise
la perception de la redevance. À partir de là
les départements et les collectivités locales
ont pu se structurer. Partant du principe que l'on ne pouvait
pas faire payer le coût réel des frais engagés
et dégager des recettes supplémentaires pour
les investissements futurs, ce sont les associations soutenues
par les communes ou les groupements de communes qui ont pris
en charge l'organisation du ski de fond.
L'idée était et reste que l'on doit pouvoir
accéder à tous les sites de France avec le même
forfait. Aussi, pour fédérer l'ensemble des
sites et favoriser les échanges de clientèles
un réseau de structures départementales a été
mis en place.
20 départements sont réunis au sein de France
Ski de Fond qui doit assurer la représentation nationale.
Chaque département a créé sa propre structure
qui est l'association de l'ensemble des gestionnaires et communes
sur lesquelles passent les pistes de ski de fond.
Un
réseau départemental :
Dans les Hautes-Alpes 20 sites et 40 communes sont regroupés
dans Hautes Alpes Ski de Fond. Le Conseil Général
est fortement représenté au sein du Conseil
d'Administration et le Président est de droit un Conseiller
Général.
Les sites ayant peu de moyens, ils ont choisi de s'unir pour
se doter d'une structure qui leur apporte :
- une organisation pour la mise en place et la perception
de la redevance,
- un rééquilibrage des recettes en fonction
des services que chaque gestionnaire sollicitera auprès
de la structure commune,
- des actions communes qui favorisent leur développement.
Le nombre d'employés exerçant sur les sites
s'élève à 80.
Les actions de Hautes Alpes Ski de Fond sont pratiques, il
s'agit de :
- produire la billetterie et l'ensemble des documents administratifs
qui vont avec,
- assurer le rôle de trésorier payeur général
dans le contrôle et la vente des redevances (il s'agit
d'argent public),
- avoir un rôle de conseil technique en termes d'aménagements
divers ou d'achats de matériels,
- instruire les dossiers de demande de subventions auprès
du Conseil Général,
- favoriser la pratique du ski de fond scolaire par diverses
actions (encadrement, achat de matériel),
- organiser des formations adaptées à la demande
des gestionnaires : mécanique, damage, communication,
encadrement, ski, secourisme,
- financer les formations des employés,
- participer à toutes les actions de promotion qu'elles
soient locales avec les sites ou nationales avec le Comité
Départemental du Tourisme.
Une
fonction sociale :
Si le ski de fond a adopté ce mode de fonctionnement
c'est parce qu'il échappe à la loi du marché
: on ne gagne pas d'argent en organisant le ski de fond. En
revanche, le ski de fond participe complètement au
développement rural des espaces montagnards et les
déficits compensés par les collectivités
locales, donc par l'impôt, l'argent de tout le monde,
permettent à l'activité d'exister. Cette activité
engendre des emplois, fixe les populations. Les effets induits
sont importants. Si, dans certaines stations la gestion du
domaine de ski de fond est bénéficiaire il ne
faut pas oublier que dans d'autres vallées bien que
structurellement déficitaires il est le dernier élément
générateur d'une vie sociale qui disparaîtrait
en l'absence d'activité hivernale.
Le ski de fond a pour vocation de générer une
économie autant que possible mais surtout il est un
outil de développement adapté aux régions
qui échappent au tourisme industriel.
Présentation
dans les Hautes-Alpes :
Le développement du ski de fond en France à
la fin des années 60 a été supporté
par un réseau associatif dynamique qui a "colonisé"
les sites de fond de vallées, laissé vierges
par les aménageurs des stations de ski. De ces énergies
qui ont fait naître jusqu'à une quarantaine de
sites de ski de fond dans les Hautes-Alpes, il reste 20 sites
aménagés pour un ski de fond de qualité
et une farouche envie de tous les massifs : Briançonnais,
Queyras, Embrunais, Champsaur, Dévoluy... de travailler
ensemble. Du cadre juridique strict défini par la loi
Montagne, est née en 1985 l'association Hautes-Alpes
Ski de Fond dont le rôle principal est la perception
de la redevance. Nous aurions pu en rester là et compter
frileusement les centimes provenant des pistes à péage
en constatant qu'il manquerait toujours moins d'argent qu'avant
l'institution de la redevance. Nous étions conscients
qu'il n'y en aurait sans doute jamais assez. Nous avons dépassé
ces attributions pour nous intéresser à la qualité
des pistes, à la formation des personnels, à
la complémentarité de nos investissements avec
d'autres activités, à la dynamisation des sites
et des vallées. Hautes-Alpes Ski de Fond a été
crée en 1986 pour coordonner la perception de la redevance
ski de fond instituée dans le cadre de la loi montagne
(article 81 et suivants). C'est à l'initiative du Conseil
Général des Hautes-Alpes que l'on doit la création
de l'association. Elle est présidée de droit
par un conseiller général et 6 conseillers généraux
sont membres du Conseil d'Administration.
Les
sites de ski de fond dans les Hautes-Alpes :
La pratique du ski de fond dans les Hautes-Alpes est liée
à l'histoire des villages. Chaque vallée a sa
propre histoire qui raconte comment est né le ski.
L'origine de la pratique du Ski de Fond est liée à
:
- la présence de l'armée (Montgenèvre
Briançon)
- la présence de la Douane (surveillance des frontières)
- la nécessité des déplacements (courrier,
école, livraison du lait...)
- puis est venu le temps du ski distraction avec les premiers
concours de ski, d'abord locaux puis régionaux. À
cette époque l'on ne parle pas uniquement de ski de
fond puisque avec la même paire de skis on pratique
le fond, le saut, la descente.
De nos jours la pratique est organisée pour le plus
grand nombre, dans chaque vallée le ski de fond est
structuré en fonction de l'originalité du site,
utilisant au mieux le relief local, mettant en valeur la découverte
de la nature et du patrimoine.
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