ÉCHELLE
DE DIFFICULTÉ: pour pouvoir situer les courses plus
précisément, Welzenbach a décidé de mettre au point une échelle
de difficulté. Cette échelle maintenant ouverte comprend 7
degrés avec des intermédiaires supérieur et inférieur.
F ou facile: correspond aux courses considérées comme
les plus faciles, mais attention: - Nous sommes déjà dans
le domaine de l'alpinisme et une personne peu expérimentée
peut se retrouver en difficulté dans ce genre de courses.
- Facile ne veut pas dire dépourvu de danger (crevasses, séracs
etc.) Quelques exemples: Grande Ruine, Dôme de Neige des Écrins,
Pic Coolidge, Cime du Vallon.
PD ou peu difficile: le second degré, entendons-nous
bien, "peu difficile" ne veut pas dire "pas difficile". Le
terrain devient plus raide et les rochers ne sont pas toujours
solides. Quelques exemples: Pic de la Grave, Pic Nord des
Cavales (PD+), Barre des Écrins, Traversée du Pelvoux, l'Olan.
AD ou assez difficile: le terrain se redresse avec
un dénivelé conséquent, la glace peut apparaître et en rocher,
on peut déjà parler d'escalade. Quelques exemples: Calotte
des Agneaux, traversée de la Meije, éperon sud-est des Rouies,
arête Nord du Sirac.
D ou difficile: on arrive au coeur du problème, il
faut dans cette difficulté avoir déjà un solide expérience
de plusieurs années, car outre la difficulté technique qui
devient sérieuse, l'engagement, la recherche de l'itinéraire
sont des facteurs à ne pas négliger. Quelques exemples: couloir
Gravelotte à la Meije, couloir du Diable à la Grande Ruine,
arête de Coste Rouge à l'Ailefroide Centrale, voie Bonatti
au Pic Coolidge.
TD ou très difficile: seules quelques voies de ce niveau
sont régulièrement parcourues, une grosse expérience est nécessaire
et l'horaire commence à s'allonger (10 à 14 h pour la course).
Quelques exemples: face Nord directe à la Meije (TD+), couloir
de Tombe Muret, piliers sud des Écrins ou de Barre Noire,
voie Giraud en face sud-est des Bans.
ED ou extrêmement difficile:
nous sommes là dans le fameux sixième degré, là où "la paroi
verticale se redresse encore". La difficulté des voies mythiques.
Quelques exemples: face Nord du Râteau, face Nord du pic sans
Nom voie George-Russenberger (ED-), face Nord du Pelvoux (ED-).
ABO ou abominablement difficile: pas d'exemple dans
le massif des Écrins si ce n'est des voies d'escalade dans
les massifs périphériques (Cerces, Montbrison).
Voilà
pour la difficulté, mais ne vous focalisez pas dessus, car
il faut aussi tenir compte du style de course. En effet, certains
seront plus à l'aise sur la neige ou la glace, d'autres sur
le rocher pur ou encore le mixte.
Bref, il faut tenir compte:
- de la difficulté globale de la course, mais aussi de la
difficulté intrinsèque (difficulté maximale des passages)
- de l'éloignement (certaines approches peuvent prendre plusieurs
heures de marche dans du terrain délicat)
- de la hauteur de la voie (on aura une approche différente
devant une face Nord de 1000 m)
- de l'orientation (options au Nord et au froid dans le verglas
ou bien au sud au soleil et en chaussons)
- de la fréquentation de la voie (rocher mieux nettoyeé donc
plus sain, équipement (pitons) plus abondant et pour les courses
de neige, de bonnes traces qui vous économiseront de la fatigue)
- de la saison: en hiver tout est beaucoup plus compliqué
(des conditions hivernales peuvent se trouver tout au long
de l'année et notamment au printemps et en automne)
- de la descente, car au sommet vous êtes loin d'avoir fini
votre journée et la fatigue aidant, le pied devient moins
sûr (plus de la moitié des accidents interviennent à la descente).
Pour
la cotation des passages rocheux, lire le Guide Pratique Escalade.
RISQUE OBJECTIF/SUBJECTIF
Le risque subjectif est dû à une erreur de jugement de la
part de l'alpiniste, à une maladresse. Exemple: l'alpiniste
débaroulant une pente ou laissant choir son casse-croûte.
Le risque objectif est dû aux aléas du milieu montagnard.
Exemples : chutes de pierres, pont de neige qui cède ou alpiniste
décoré du casse-croûte précité. Mais le risque objectif peut
devenir subjectif s'il est dû à une trop mauvaise évaluation.
Exemple: bivouaquer sous une barre de sérac, remonter un couloir
avalancheux en plein soleil etc.
EXPOSÉ
Se dit d'un passage d'escalade où la chute peut avoir de funestes
conséquences ou encore d'un endroit sujet à des risques objectifs.
TECHNIQUES
ALPINE ET HIMALAYENNE
La technique himalayenne consiste à "préparer" et à équiper
la montagne en camps (dépôts de vivres et de matériel), à
placer des cordes fixes dans les passages techniques pour
pouvoir les franchir plus facilement les fois suivantes. Cette
technique dite lourde, nécessite du temps et beaucoup de matériel,
elle est encore utilisée sur les hauts sommets himalayens.
La technique alpine consiste à tout prendre sur son dos et
à grimper jusqu'au sommet quitte à dormir en cours de route
pour repartir le lendemain et ainsi de suite. Cette technique
presque uniquement utilisée dans les Alpes est minoritaire
en Himalaya du fait de l'éloignement des sommets, de la hauteur
des faces et surtout des problèmes d'acclimatations dus à
la haute altitude. Elle est néanmoins utilisée sur des sommets
de 5000 à 7000 m, plus rarement pour les 8000.
SOLO/HIVERNALE
Il y a deux types d'escalade solitaire: - le premier, le solo
intégral, consiste à gravir une voie sans corde ni matériel,
il faudra alors "survoler" la difficulté Le second, le solo
auto-assuré, est beaucoup plus complexe dans l'organisation,
et nécessite du matériel et du temps. Cette technique un peu
besogneuse s'utilise pour des voies dures. C'est comme une
sorte de "voyage".
Les hivernales sont officielles entre le 21/12 et le 20/03,
mais une course fin novembre est souvent plus austère qu'à
la mi-mars (plus froid, jours plus courts, glaciers moins
bouchés par la neige, neige plus pulvérulente etc.)
PREMIÈRE
(ouverture)
La
première (ou ouverture) consiste simplement à gravir une paroi
ou une ligne jamais parcourue auparavant (très prisé et de
plus en plus rare).
TERRAIN D'AVENTURE
Voie demeurée quasiment à l'état brut (peu d'équipement en
place, écailles ou pierres instables, cheminement peu évident).
ESCALADE
ARTIFICIELLE
E n opposition avec l'escalade libre, cette technique consiste
à s'attaquer à des parois particulièrement raides et rébarbatives.
On utilise tout le matériel existant pour progresser Vers
le haut (pitons, coinceurs, crochets du ciel, plombs etc).
On évite cependant et par éthique d'utiliser le "spit" qui
rendrait la progression trop facile. Cette escalade lente
(2 à 4 heures de temps par longueur voire jusqu'à 8/9 heures)
est une excellente école pour le maniement du matériel et
le contrôle de soi.
MIXTE
Se dit d'une escalade mélangeant différents matériaux. Exemples:
glace et rocher (le plus classique), neige poudreuse et rocher
(le plus pénible), herbe et rocher (le plus bucolique), mais
aussi mélangeant différents styles (escalade libre et artificielle).
VOIE NORMALE
Correspond à la voie la plus parcourue, donc dans la majorité
des cas à la plus facile.
BIG
WALL
Littéralement en anglais "grand mur", ce qui correspond à
de hautes faces verticales ou déversantes, en tout cas, très
raides. Tient son origine de la vallée du Yosemite (USA) où
on trouve des parois de près de mille mètres.
COULOIR/GOULOTTE
Un couloir est une dépression neigeuse ou glacée généralement
raide, enserrée entre deux zones rocheuses. - Une goulotte
est une rigole étroite et très raide tapissée de glace en
son fond que l'on remonte le plus souvent en piolet-traction
ASSURAGE
Cela rassemble toutes les techniques pour assurer sa sécurité,
la sécurité de son ou ses compagnons et la sécurité de la
cordée. Mais la sécurité est une notion relative.
PIOLET-TRACTION
Cette technique s'adopte sur des pentes de glace suffisamment
raides et notamment en cascade de glace et met en oeuvre les
pointes avant des crampons ainsi qu'un "engin" (piolet assez
court, galbé et ayant des lames nettement inclinées vers le
bas) dans chaque main.
PORTALEDGE
Le portaledge pourrait s'apparenter à un lit de camp (en plus
solide bien sûr) que l'on suspendrait en pleine paroi grâce
à des sangles formant triangle au-dessus du lit. Il est très
utile pour de hautes faces très difficiles comme El Capitan
au Yosemite (900 m verticaux ou déversants avec une majorité
d'escalade artificielle). Certaines cordées sont restées plus
d'un mois en paroi dans ces conditions. Il en existe des biplaces
pour les voyages de noces
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