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Les Cadrans Solaires Commune de Saint-Véran
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Les nombreux cadrans solaires de Saint-Véran, anciens ou récents, font partie des plus beaux cadrans solaires du Queyras. Celui-ci fut exécuté par le célèbre peintre italien ZARBULA en 1840.
Le Briançonnais, le Buëch et le Queyras sont probablement le réservoir le plus important des Alpes en matière de cadrans solaires.
Les cadrans furent très répandus de la Renaissance au XIXe siècle. Leur construction exigeait des connaissances techniques spéciales, notamment dans le domaine mathématique. On les plaçait en évidence sur de nombreux bâtiments, avec parfois d'élégants encadrements assortis de sentences morales ou religieuses inspirées du soleil ou de la bible, rappelant la fragilité de la vie humaine. Une imagination populaire qui a su trouver des formules heureuses pour transformer un simple cadran en une véritable oeuvre d'art.
Depuis la fin du XIXe siècle, on a assisté à la baisse de l'Art gnomonique (art de construire des Gnomons : cadrans solaires). La transformation des voies de communications et l'importation de l'horlogerie lui ayant porté un coup fatal. Autrefois ce type d'oeuvre d'art était plus destiné à la décoration qu'à une réelle mesure du temps. Le mauvais temps les rendait d'ailleurs inutilisables, ainsi que la nuit. Face à ces inconvénients, les habitants se voyaient dans l'obligation de se tourner vers une horlogerie plus classique, chère mais plus pratique.
On peut aussi signaler que pour résoudre le problème du déplacement du soleil, des propriétaires n'hésitaient pas à placer deux cadrans solaires sur leur édifice : l'un au levant, le second au couchant.
D'un point de vue historique, l'apparition des cadrans solaires du Briançonnais et du Queyras semble dater du début du XVIIIe siècle et ce au moment de la fin du règne de Louis XIV.
Plusieurs styles ont été employés pour la réalisation des cadrans de la région, styles qui survivent parfois fort longtemps, au-delà d'un règne ou d'une monarchie : les styles Louis XV (1789/1834) avec leur assemblage de pinceaux, palmettes, ou volutes ; empire aux lignes plus austères, sans oublier des oeuvres artistiques plus élaborées venues d'Italie, sous l'impulsion d'un auteur piémontais : Giovanni Francesco Zarbula. Son arrivée dans les Alpes marque alors l'âge d'or de l'art gnomonique, bien que ces oeuvres se ressemblent beaucoup.
Cette période révèle néanmoins des cadrans originaux, colorés et surchargés de décorations diverses. On les reconnaît aisément aux corbeilles de fleurs (motif venant des faïences du XIXe siècle ou de la Révolution) qui surmontent des encadrements en trompe-l'oeil (faux marbre) de même qu'aux animaux "byzantins" empruntés à la mythologie ou à des coqs (symbole de la vigilance). Les oeuvres de Zarbula sont souvent datées et signées de ses initiales (Z.G.F. ou ZJT.), ce qui permet de les identifier. Il est probable que l'auteur possédait un recueil de devises et dessins, duquel il tirait des sujets. Quant aux devises ou sentences, elles sont en latin ou en français, et parfois en patois.
La vie, le soleil et la mort se retrouvent dans près de 80% des devises. Les 20% restant ayant trait à la religion, la politique, etc...
A partir de 1870, l'art gnomonique cesse de se développer. Certains auteurs s'inspirent alors de l'artiste italien et signent des réalisations à l'image presque identique, en y ajoutant une pointe de style Louis XV. Aujourd'hui, après plusieurs décennies d'absence dues au développement de l'horlogerie notamment, les cadrans solaires font petit à petit leur réapparition sur les façades des maisons ou sur le clocher des églises, tant par des réhabilitations que par des créations pures et simples. L'amorce sans doute d'une renaissance de cet art pictural qui faisait autrefois l'orgueil des édifices de la région.
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